04/10/2022- Guest Contribution: Une nouvelle étude sur l’état actuel des pratiques de durabilité dans les appellations viticoles en France, Allemagne, Italie, Portugal et Espagne, par Daniela Ida ZANDONÀ, Fédération européenne des vins d’origine (EFOW)

En décembre 2019, la Commission européenne a présenté une stratégie de croissance basée sur une transition verte et inclusive : le Pacte vert européen. Cette stratégie se traduit par un nouveau paradigme : la priorité de la CE n’est plus de promouvoir des produits de qualité mais de privilégier des produits durables et sains. Pour atteindre ces objectifs, la CE s’est engagée à agir auprès des producteurs pour les encourager à réduire leur impact environnemental et climatique et auprès des consommateurs pour les motiver à choisir une alimentation plus saine. La stratégie de « la ferme à la fourchette » est devenue le modèle de la transition du secteur agroalimentaire vers une économie verte.

Les appellations viticoles savaient que :

  • Elles répondent à des standards plus élevés que les autres produits non IG grâce à la certification et les systèmes de contrôles du cahier de charges.
  • Elles sont ancrées dans les mêmes terroirs et prennent soin de ces terroirs depuis des décennies, voire des siècles.
  • Elles contribuent au développement et à la promotion de nombreuses régions de l’UE tout en préservant les traditions et le savoir-faire.
  • Elles sont attachées à la culture de la consommation responsable.

Il n’était pas clair quelles mesures concrètes étaient prises par les appellations viticoles pour s’adapter aux exigences sociétales croissantes en matière de durabilité.

Face à ce nouveau contexte, EFOW, la Fédération Européenne des Vins d’Origine, et DWV, l’association des viticulteurs allemands , se sont associés en juin 2021 pour mener une étude avec Arcadia International sur l’état actuel des pratiques de durabilité dans les appellations viticoles en France, Allemagne, Italie, Portugal et Espagne.

L’objectif de l’étude était double : recueillir des donnés sur la situation actuelle du secteur en termes de durabilité, ainsi que fournir des informations et des recommandations sur les approches futures potentielles.

Les principaux résultats ont été :

  • L’absence d’une compréhension commune de ce que signifie concrètement la « durabilité » a contribué au développement d’approches différentes entre et au sein des régions viticoles. Ex. plans volontaires, critères obligatoires dans les cahiers des charges, certifications, études, collaboration avec des instituts de recherche etc.
  • Les attentes en termes de durabilité diffèrent d’une appellation à l’autre en fonction des terroirs, des conditions climatiques, des besoins économiques et sociaux.
  • La durabilité environnementale, sociale et économique sont intrinsèquement liées.
  • De nombreuses initiatives de développement durable ont été entreprises et d’autres sont en cours de développement. La grande majorité concerne la gestion des sols, des paysages et de la biodiversité.
  • Très peu de ces initiatives sont mises en œuvre par des groupements de producteurs. Cependant, un nombre croissant d’opérateurs dans le secteur des vins d’appellation investissent dans une démarche de développement durable.
  • La majorité des groupements de producteurs s’accordent à dire que la définition de « vin durable » implique avant tout des efforts liés à la protection de l’environnement et du patrimoine local. Ce n’est pas le vin qui est durable, mais son modèle de production et de gestion.
  • Certains pays sont plus avancés que d’autres dans la mise en œuvre de pratiques de développement durable.
  • Les obstacles les plus importants qui empêchent les groupements de producteurs d’entreprendre des initiatives durables sont les coûts et les investissements supplémentaires nécessaires et la bureaucratie excessive.

L’étude a également permis d’identifier les meilleures pratiques et de définir le meilleur parcours à suivre pour harmoniser les exigences en matière de durabilité. En effet, l’étude a conclu qu’une approche volontaire avec un système axé sur les résultats/dynamique, en ce qui concerne les besoins/terroirs/opérateurs de chaque appellation était la meilleure option, par opposition à un système unique avec des critères spécifiques.

Par ailleurs, l’étude a mis en évidence que par leur pertinence économique, leur approche collective et leur présence sur le territoire, les appellations devaient être perçues par les autorités publiques comme stratégiques. Grace au lien inhérent qu’elles ont avec un terroir donné, les appellations ne pourront pas se délocaliser, étant contraintes d’adapter leurs systèmes de production pour contribuer positivement à la protection de l’environnement. De plus, l’approche participative des groupements de producteurs qui favorise les actions conjointes et l’adoption des meilleures pratiques peut contribuer à stimuler les opérateurs à prendre en charge et à élaborer un programme de durabilité.

Lire la version complète de l’étude et  ses annexes (uniquement en anglais)

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